1982... La Nationale B, Champion de France
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1982... La Nationale B, Champion de France
Préface :
Je ne sais pas pourquoi, chaque fois que je me suis mis devant mon clavier pour écrire sur la Nationale B du Boucau-Stade, Championne de France en 1982, j’ai « toujours » était pris d’un certains trac….
Le truc de « fou »…. La page blanche… La peur de mal faire ou la crainte de « trahir » une aventure humaine et sportive … Je ne sais pas….
Ce que je sais c’est que 5 fois, 10 fois, 20 fois, je me suis mis devant mon clavier, la tête remplit de belles phrases, l’esprit garnit d’images et d’extraits de match (surtout ceux de la Finale)… et que malgré mes efforts…Je n’arrivais pas à aligner 3 mots et à mettre par écrit tous ce que ma mémoire avait conservés.
J’ai toujours lié ce blocage au fait que je connais la plupart des acteurs (que j’ai toujours un grand plaisir à revoir) de cette épopée, notamment Francis Réal, Philippe & Christian Dacharry, Bernard Lapébie ou encore Jean-Luc Apaty pour qui j’ai le plus grand respect…
Pourtant depuis plusieurs mois, j’avais de quoi remplir quelques pages grâce à des articles fournis par Francis Réal et Gérard Bourgeois ou à l’exceptionnel témoignage écrit que Bernard Lapébie (*) m’avait adressé quand il sût que je m’étais mis en tête d’écrire sur le 3ème Titre de Champion de France du BS….
(*) Je vais mettre en ligne (sous son nom) cet écrit et j’invite chacun à le lire tant il pourrait se suffire à lui même.
Bref, pour la 1ère fois que je me suis lancé dans l’écriture de certains événements de notre club c’est avec beaucoup d’anxiété et une certaine appréhension que je me suis mis … au travail !!!!!
D’abord, parce qu’à ce rythme… dans 10 ans je n’avais toujours rien écrit.
Ensuite, parce que Francis et Bernard doivent se demander… Après tout ce temps ce que je fais…. !!!!
Peut-être qu’au final ma crainte vient du fait que je n’ai que peu de souvenirs de cette épopée….
Ayant juste assisté à 2 rencontres des phases finales du haut de mes 11 ans et demi :
Le Quart de finale, à Anglet, contre le Voisin Bayonnais en compagnie de mon grand-père…
Et la Finale à Tyrosse, où je fis le court déplacement avec lui (et mon père) … Ce qui pour moi était synonyme de fête puisque c’était l’occasion de ressortir mon attirail « magique » : drapeau, maillot, bob noir et blanc et le sacro-saint maquillage du visage avec une face Noire et une face… Blanche.
Aussi, je dois avoir (inconsciemment) le stress d’oublier des éléments importants ou pire, de trahir une aventure, puisque je ne l’ai pas vécu de l’intérieur….
Que les protagonistes ne m’en veuillent pas si je romance trop leur Exploits ou si je n’ai pas mis suffisamment en exergue tel ou tel geste technique ou action de jeu….
De même (car je sais que certains viennent parfois sur ce Forum) qu’ils n’hésitent pas à compléter ou à rajouter des anecdotes afin de rendre ce sujets plus riches…
Allez… Je me lance !!!!!
Le truc de « fou »…. La page blanche… La peur de mal faire ou la crainte de « trahir » une aventure humaine et sportive … Je ne sais pas….
Ce que je sais c’est que 5 fois, 10 fois, 20 fois, je me suis mis devant mon clavier, la tête remplit de belles phrases, l’esprit garnit d’images et d’extraits de match (surtout ceux de la Finale)… et que malgré mes efforts…Je n’arrivais pas à aligner 3 mots et à mettre par écrit tous ce que ma mémoire avait conservés.
J’ai toujours lié ce blocage au fait que je connais la plupart des acteurs (que j’ai toujours un grand plaisir à revoir) de cette épopée, notamment Francis Réal, Philippe & Christian Dacharry, Bernard Lapébie ou encore Jean-Luc Apaty pour qui j’ai le plus grand respect…
Pourtant depuis plusieurs mois, j’avais de quoi remplir quelques pages grâce à des articles fournis par Francis Réal et Gérard Bourgeois ou à l’exceptionnel témoignage écrit que Bernard Lapébie (*) m’avait adressé quand il sût que je m’étais mis en tête d’écrire sur le 3ème Titre de Champion de France du BS….
(*) Je vais mettre en ligne (sous son nom) cet écrit et j’invite chacun à le lire tant il pourrait se suffire à lui même.
Bref, pour la 1ère fois que je me suis lancé dans l’écriture de certains événements de notre club c’est avec beaucoup d’anxiété et une certaine appréhension que je me suis mis … au travail !!!!!
D’abord, parce qu’à ce rythme… dans 10 ans je n’avais toujours rien écrit.
Ensuite, parce que Francis et Bernard doivent se demander… Après tout ce temps ce que je fais…. !!!!
Peut-être qu’au final ma crainte vient du fait que je n’ai que peu de souvenirs de cette épopée….
Ayant juste assisté à 2 rencontres des phases finales du haut de mes 11 ans et demi :
Le Quart de finale, à Anglet, contre le Voisin Bayonnais en compagnie de mon grand-père…
Et la Finale à Tyrosse, où je fis le court déplacement avec lui (et mon père) … Ce qui pour moi était synonyme de fête puisque c’était l’occasion de ressortir mon attirail « magique » : drapeau, maillot, bob noir et blanc et le sacro-saint maquillage du visage avec une face Noire et une face… Blanche.
Aussi, je dois avoir (inconsciemment) le stress d’oublier des éléments importants ou pire, de trahir une aventure, puisque je ne l’ai pas vécu de l’intérieur….
Que les protagonistes ne m’en veuillent pas si je romance trop leur Exploits ou si je n’ai pas mis suffisamment en exergue tel ou tel geste technique ou action de jeu….
De même (car je sais que certains viennent parfois sur ce Forum) qu’ils n’hésitent pas à compléter ou à rajouter des anecdotes afin de rendre ce sujets plus riches…
Allez… Je me lance !!!!!
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1982 fut une superbe saison pour le Boucau-Stade….
L’équipe première ne fut jamais aussi prête de passer l’obstacle des 16èmes de Finale du Championnat de France, éliminée par Aurillac, suite à une pénalité « contestée » de Bonal dans les dernières minutes de la rencontre ….
Pourtant, les supporters Boucalais colorés et présents dans le stade de Mérignac crurent longtemps que le drop de 55 mètres de Philippe Mandin allait être salvateur et décisif….
Or la déception passa assez vite, puisque les drapeaux et autres oriflammes, qui venaient d’être rangés, furent de nouveau sortis pour fêter un autre parcourt : Celui de l’équipe 2…. La Nationale B !!!!!!!
En effet, cette « bande de copains », mélange « d’anciens » et de jeunes (puisqu’il y avait aussi des juniors), permis au club de décrocher le 3ème Titre de Champion de France de son Histoire, 10 ans après celui des Cadets de 1972 et 22 ans après celui de 3ème Division (1950)…
Pourtant, rien en fut épargné à cette équipe de caractère qui réussit l’exploit de déjouer tous les pronostics qui à chaque tour des phases finales l’annoncés perdante….
Que ce soit lors du 1er match (16ème) contre Brive (sortie N°1 National), ou contre Bayonne en ¼ à Anglet (équipe qui avait déjà éliminé notre B en ½ finale du Challenge des Provinces), ou encore contre les Montois en Finale (et leur pack de fer)… Nos joueurs surent retourner cette adversité (et parfois le défaitisme ambiant) pour, match après match, s’approcher encore et toujours de la Lumière !!!!!!
Pour moi, un titre de champion de France n’est jamais anodin….
Il peut récompenser une équipe qui est au dessus du lot, une aventure humaine et sportive hors du commun, une génération talentueuse, mais il est rarement le fruit du hasard…..
D’abord, parce que pour arriver à décrocher Le « Bout de bois », il y a plusieurs tours à passer… et si la chance se veut au rendez-vous… Elle est comme la foudre… elle ne frappe qu’une fois !!!!!
Ensuite, parce que la répétition des matchs, et « le bouche à oreille », font que l’effet de surprise (s’il y en a) joue rarement plusieurs fois….
Enfin, parce que toute équipe qui devient Championne de France, a indéniablement un petit plus qui ne peut-être que le fruit de l’impalpable lien qui unie ses forces !!!!!
En cette année 1982, le Titre de Champion de France de la Nationale B du Boucau-Stade, s’il pouvait surprendre… était (avec le recul) tout sauf le fait du hasard….
D’abord parce que la saison précédente (1981) la Nationale B du Boucau-Stade avait atteint les ¼ de Finale du Championnat de France, ce qui lui avait permis de rentrer dans le cercle fermé des 8 meilleures équipes de France de sa catégorie.
Ensuite, parce qu’en cette saison 82, la Nationale B du BS était composée « d’anciens » qui avaient participé à différentes « campagnes glorieuses » de notre club en 1ère Division.
Ainsi, si l’on prend l’équipe qui a disputé la Finale, on s’aperçoit qu’un certain nombre de titulaires avaient participé a des 16ème de Finales du Championnat de France de 1ère Division avec l’équipe première :
Millox : 1978
Hauciart & Apaty : 1980.
J.Rouet : 1981
Ribes : 1982
Jimenez, Philippe Dacharry & Francis Réal : 1978 & 80.
Sanglar : 1980 & 81.
Larrayos : 1978, 1980 & 81.
Teillagorry : 1980, 1981 & 1982.
De plus, 4 Joueurs avaient remporté le Challenge de l’Espérance l’année précédente (1981) : Larrayos, J.Rouet & Sanglar (Ph. Dacharry était remplaçant).
De même, on retrouve au sein de cette équipe victorieuse 4 anciens Champion de France Cadets de 1972 (Millox, Ph.Dacharry et Apaty parmis les Titulaire et Gardéra qui participa à la saison) et 4 anciens Cadets ayant disputé la Finale Coulon et un ¼ de Finale du Championnat de France en 1978 (Lesca, Errecart, Lassus & Duhau).
Enfin de cette équipe, il est à noter que Lapébie joua par la suite la Finale gagnée du Challenge de l’Espérance en 1984, comme Lesca qui réalisa le doublé 83 & 84 ou Teillagorry, Saldubéhère, Millox et Lissart qui disputèrent la Finale remportée de 1983.
De même, Errecart participa à un 16ème de finale de 1ère Division (1985), à un challenge de l’Espérance (en tant que remplaçant) en 1984 mais aussi à une Finale de 2ème division en 1994…..Ce qui est signe de talent !!!!
Mais il serait injuste d’oublier Henry Damestoy, qui était l’un des animateur de cette équipe et qui se blessa gravement (rupture du tendon d’Achille) en ¼ de Finale contre Bayonne. Lui aussi, ayant participé à plusieurs 16ème de Finale avec la 1ère (1973 & 1978).
Aussi, ce groupe était tout… Sauf néophyte… Malgré l’apport de 2 Juniors (Lapébie & Lissart).
Et pourtant, rien ne fut épargné à cette équipe.
La phase aller du championnat avait permis à notre Nationale B de faire parti des qualifiés pour les phases Finales, mais, comme le relate fort justement Bernard Lapébie, « un match très particulier faisait reparler de lui » :
La rencontre Lourdes/BS (qui avait vu les Noirs gagner en Bigorre) n’était pas arrivée à son terme puisque l’arbitre avait préféré écouter les débats, suite à de multiples bagarres.
Or, l’équipe B de Lourdes qui était le Champion de France en Titre (1981) se trouvait en mal de point pour faire parti des 32 élus pour le parcourt final…
Est-ce statut qui lui permis de faire aboutir sa réclamation ???……
Toujours est-il que les instances dirigeantes décidèrent de faire rejouer ce match …..La qualification du club Lourdais passant par la récupération des trois points perdus ce jour-là…
Pour faire passer la pilule auprès des dirigeants du BS…..le match se rejoua …. Au Boucau !!!!!
Or, le même jour à la même heure, notre Nationale B devait disputer un ¼ de Finale du Challenge des Province contre la rude équipe de Brive….
Aussi, le club pris la décision la plus adéquate :
Au lieu de déclarer forfait en Province et de voir notre équipe B, « revancharde », jouer cette « belle » au risque de nouveaux incidents… C’est l’équipe 3 (la réserve) qui fut chargée de disputer ce match contre les Lourdais…
Bien lui en pris puisque pendant que la 2 (la B du BS) remportait son match de Challenge grâce à un drop d’Apaty…L’équipe réserve (malgré la défaite), en disputant cette rencontre permettait, la qualification officielle de la NB en phase finale.
Mais, en terminant dernier qualifié, la Nationale B du BS était opposée, dès le premier tour (les 16ème), à l’équipe n° 1 à savoir Brive… et son ancien International Rossignol.
De cette rencontre, je n’ai pas pu trouver d’article…. C’est grâce au témoignage de Bernard Lapébie que l’on sait que :
« La première mi-temps fut pour le BS catastrophique ; puisque nous étions menés 12 à 0 ce qui permit à Rossignol de s’écrier : « en 2éme mi-temps, on fait le spectacle ! ».
« 40 minutes plus tard, le destin, mais surtout notre hargne, en avait décidé autrement. Nous nous qualifions pour les 1/8 ème sur un score étriqué de 18 à 15. Le retour fut festif, fort tard nous allions fêter ce succès chez « Pétiole » le restaurant fétiche de beaucoup d’équipes locales. »
Ainsi, c’est contre Bagnères que notre « B » disputa son 8ème de Finale à Monein.
Sous le regard de l’ancien International Jean Gachassin, nouveau Président du Stade Bagnérais, nos Noirs ne connurent aucune difficulté pour passer l’obstacle Bigourdan.
Le pack Boucalais pris rapidement la mesure de son adversaire.
Cela permis à Philippe Dacharry de diriger la manœuvre avec brio et a Henry Damestoy, bien au chaud derrière ses avants, d’orienter le jeu à la main et au pied avec maestria à l’ouverture.
Il faut dire que les Bagnérais pensaient pouvoir s’appuyer sur une mêlée conquérante et une touche pourvoyeuse de ballons…
Hélas pour eux (tant mieux pour nous), ils tombèrent sur un « roc », genre « monstre à 16 pattes » qui dévora son adversaire, gagna les ballons et dicta sa Loi pendant 80 minutes.
2 essais dans la musette (sur des petits côtés bien négociés) mais aussi 2 drops et 3 pénalités d’Henry Damestoy, ainsi qu’une transformation de Pierre Teillagorry et voilà le BS en route pour les ¼ de finale face au voisin Bayonnais après sa démonstration en 8ème remporté sur le score sans appel de 25 à 15.
Le 1/4 de finale, fut une autre paire de manche…Puisque les équipes se connaissaient par-cœur (elles s’étaient déjà rencontrées 3 fois depuis le début de la saison (2 fois en Championnat et 1 fois en Challenge des Province)).
Ce match, mis la Côte Basque en ébullition, et le Stade d’Anglet fut presque trop petit pour accueillir la foule des grands jours…
A cette époque, les Boucau/Bayonne n’étaient pas des matchs comme les autres.
D’abord, il y avait cette rivalité entre nos 2 clubs, renforcée par les aller et venue de joueurs, souvent à l’avantage des Bayonnais, qui n’hésitaient pas à venir faire leur marché sur le plateau de « Pique »….
Ceux à quoi, les Bayonnais répondaient que le BS aussi, faisait signer des « bleus et blancs » pour composer ses équipes (ce qui n’était pas faux… mais à une échelle moindre comparé à l’AB !!!).
Ensuite nous avions là 2 écoles.
Celui du BS, avec un jeu d’avant, fort et conquérant, qui n’aimait pas reculait et qui se faisait fort de faire des misères à la mêlée… Bayonnaise (la légende raconte que la chanson « allez-y poussez, poussez les avant de Bayonne » aurait été écrite afin d’encourager le pack Bayonnais quand il prenait de fameuses reculades lors des rencontre contre le BS).
Et celle de l’Aviron avec ses virevoltants 3/4, dont le jeu était reconnu sous la terminaison « jeu à la Bayonnais » et qui voyait ses arrières s’engouffrer dans les espaces et les intervalles adverses pour porter le danger et semer la « zizanie ».
De plus, depuis la remontée du BS en 1ère Division, les Boucau/Bayonne étaient aussi fréquent … Qu’attendus !!!!
D’ailleurs, les intersaisons étaient parfois « mouvementait » mais souvent redoutaient par les supporters du BS…Car en notre défaveur !!!!!
D’ailleurs, pour montrer la passion qui animait nos 2 clubs, il me revient une anecdote où le Président Lassalle répondit à son homologue Bayonnais, que « le BS ne venait prendre que des équipiers « seconds » pour en faire des titulaires à part entière, alors que l’Aviron, lui, recruter des titulaires indiscutables au BS…Pour les faire jouer en …B ».
La réplique était peut-être poussée…. Mais elle n’était pas loin de la vérité….
D’aileurs, on trouvait dans cette Nationale B Bayonnaise (en ce 1er mai 82) quelques anciens Boucalais qui auraient fait du bien à notre club…. S’ils étaient restés chez nous !!!!!
Ainsi Gonzalez, rapide ailier joua-t-il quelques matchs au BS avant d’émigrer pour le voisin… comme Fabre (qui fut International Juniors au BS) avant de porter la tunique « bleu et blanche ».
Par contre, les Bayonnais auraient pu faire remarquer, pour cette rencontre, (je crois qu’ils ne s’en privèrent pas à l’époque) que les titulaires : Teillagorry, Rouet, Hauciart ou le remplaçant Larrayos avaient aussi porté le maillot bleu… avant de venir terminer leur carrière sur les hauteurs de Pique !!!!
Bref, cette rencontre dépassa le simple match de phase finale
Comme tous les BS/AB, nous assistions à une opposition de style :
Le jeu d’avants Boucalais qui pesa de tous son poids pour museler et faire craquer le pack Bayonnais avec Réal, Garcia et Rouet en fer de lance…. Contre des Bayonnais qui essayèrent d’aérer le jeu dès qu’ils mettaient la main sur le ballon.
Disons le tout de suite, ce match fut stressant.
D’abord, la mainmise de pack de BS ne fut pas récompenser. Comme le roseau, l’Aviron plia sans rompre et à l’heure de jeu, le score n’était que de 6 à 0 en faveur des Noirs, ce qui était flatteur pour les Bayonnais.
En effet, si la 1ère mi-temps fut équilibrée dans le partage des « munitions », la 2ème, vit le BS prendre nettement l’ascendant sur son adversaire, dont le pack s’avéra impuissant devant tant de puissance et de pression….
Hélas, 3 fois hélas, cela ne se traduisit pas au panneau d’affichage…
Et ce qui devait arriver arriva : suite à une pénalité dans ses 22 mètres, les bayonnais déplacèrent rapidement le ballon à l’aile pour le rapide Gonzalez, qui après 50 mètres de course, pointa dans l’en-but… De son ancien club !!!!
Heureusement, cette « banderille » ne fut pas transformée.
6 à 4 pour le BS et il restait plus de 10 minutes à jouer.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, Henry Damestoy se blessa gravement au tendon d’Achille et fut remplacé par Duhau.
Et 10 minutes à tenir.
L’Aviron jeta toutes ses forces dans la bataille, envoyant du jeu à tout va pour essayer une nouvelle fois de déborder notre équipe… Mais le pack Forgeron, admirable de force et de maîtrise, posa encore une fois sa main sur la fin de la rencontre, bien aidé par une défense parfaitement organisée des lignes arrières Boucalaise et une 3ème ligne royale et omniprésente (Rouet, Larrayos, Saldubéhère) qui étouffa toutes les tentatives Bayonnaise.
Score final : 6 à 4, la Nationale B du Boucau-Stade faisait mieux que la saison dernière en atteignant le dernier carré : en route pour les Demie Finales…..
De gauche à droite : Chistian Dacharry (avec la barbe), Ribes, Philippe Dacharry, Apaty (avec le ballon), Réal, Saldubéhère, Henry Damestoy, Garcia & Rouet.
C’est à Espéranza, juste à côté de Quillan, que notre équipe disputa ce match, hautement important, puisqu’il ouvrait la route de la Finale.
L’adversaire Romanais avait, au tour précédent, éliminé le Champion de France en Titre : Lourdes, ce qui était preuve d’une certaine qualité.
Je serai tenté de dire « heureusement » car je ne vous dis pas le match explosif qui aurait eu lieu, si on avait, une nouvelle fois, croisé la route du FC.Lourdes… Après les rencontres houleuses en poule !!!!!...
De Romans on savait peu de chose, si ce n’est que cette équipe devait avoir de la qualité pour avoir passé l’obstacle Bigourdan… On retrouvait le Frère du grand ouvreur Servien, et quelques noms connu : Zanone, Degrégorio (le fils), Anne (qui, je crois, joua à Bourgoin et entraîna Montferrand & Bourgoin) ou Padilla (qui joua en 1ère à Romans par la suite).
Côté Boucalais, les lignes arrière devaient faire face à la grave blessure de son « maître à jouer », Henry Damestoy, mais aussi à la cheville douloureuse de Christian Dacharry, l’un des finisseurs de cette équipe.
Aussi, Teillagorry glissait du centre à l’ouverture ce qui faisait le bonheur du junior Bernard Lapébie et des jeunes Duhau (titulaire à l’aile) et de Dubroca (appelé parmi les remplaçants).
Pour cette ultime marche, avant la Finale, le pack Boucalais fut encore une fois souverain.
Emmenés par un Jimenez des grands jours, les 8 avants furent admirables dans la conquête, la vaillance et le combat.
Conquérant du début à la fin, ils ne laissèrent que quelques miettes à des Romanais qui luttèrent jusque au bout mais qui ne pouvaient rien face « à la pénurie de munitions » imposée par les « forgerons » du Boucau !!!!
Pourtant, c’est Romans qui débute le mieux cette rencontre.
8 minute de jeu et ils se voient offrir une pénalité bien placée (15 mètres face aux perches) … qu’ils négligent de tenter pour la jouer à la main…
Hélas pour eux, cette initiative n’est pas payante et il ne faut pas attendre beaucoup (4 minutes plus tard) pour qu’ils ouvrent le score, grâce à Anne qui profite d’une erreur de Duhau. 0 à 4 (12ème).
Teillagory marque sa 1ère pénalité, 4 minutes plus tard suite à un hors jeu dans un maul : 3 à 4 (16ème).
Mais Romans ne lâche rien et l’arrière Zanone passe lui aussi une pénalité (pour une faute similaire dans l’autre camp) 2 minutes plus loin : 3 à 7 (18ème).
C’est alors que le « junior » Lapébie, entre en action. Un contre rondement mené par la 3ème ligne Boucalaise, un relais de Lapébie, et voici le 1er essai Boucalais à la demi-heure. 7 à 7 (à la 28ème).
Puis une faute en touche de Romans, permet au BS de prendre pour la 1ère fois l’avantage au score : 10 à 7 à la 35ème.
Pour tout vous dire, les Noirs du Boucau ne lâcheront plus les commandes de la partie.
Dominant outrageusement son adversaire en mêlée et en touche, le faisant plier sous ses coups de boutoir, le BS ne fut pas une seconde en danger devant une équipe de Romans, certes armée… Mais pas assez pour empêcher la « marche victorieuse » de la Nationale B du Boucau.
Aussi, aggravant le score, inéluctablement à la 45ème minute, par un essai de Philippe Dacharry (14 à 7), nos joueurs prirent définitivement l’ascendant à l’heure de jeu, par une dernière pénalité de Teillagorry (la 3ème) à la 58ème : 17 à 7... Fermez le banc, le score ne bougea plus !!!! …
Et c’est pourtant pas faute d’avoir essayé, coté Boucalais, où 3 essais imparables, furent manqués d’un rien, suite à une maladresse, un mauvais jugement ou à trop d’individualisme.
Côté Romanais, le « baroud d’honneur » aussi désordonnés qu’impuissant ne changea rien…. Le Boucau-Stade était en Finale !!!!!
Dernière édition par supermerlu le Jeu 22 Avr - 17:23, édité 3 fois
Re: 1982... La Nationale B, Champion de France
Cette ultime étape, allait nous opposer, pour la 2ème fois de las aison, à l’équipe de Mont de Marsan (qui avait battu, en ½ finale, Perpignan 14 à 6).
En effet, en 16ème de Finale du Challenge des Provinces, les Montois avaient été éliminé 13 à 12 par les Boucalais, ce qui ne les empêchait pas d’avoir les faveurs des pronostics….
Il faut dire que l’équipe de Mont de Marsan s’articulait autour d’un pack puissant avec quelques anciens (Boulpiquante/Ribaut) mais aussi des jeunes prometteurs tel Cabannes, Baylet, Gouzy, Lom, Belasco, Daugreuilh ou Argueil (qui 3 ans au paravent avaient été Finalistes du Championnat de France Juniors avec le Stade Montois (et dont certains firent une belle carrière par la suite (en équipe 1ère des jaunes et noirs)).
Bref, cette équipe était aussi « armée » pour ramener le titre…
Une « belle » pour le dernier match de la saison… Rien de tel pour mettre en ébullition le Comité Côte Basque-Landes….
D’ailleurs la presse locale édita quelques articles pour présenter la Nationale B du BS qui avait, avant cette ultime match, marqué 123 essais et inscrits 850 points en matchs officiels…
De cette Finale j’ai quelques souvenirs…
D’abord le flot incessant de voitures entre le Boucau et Tyrosse.
Ensuite, la galère pour trouver une place près du stade, mais aussi, la foule très importante massée autour des mains courantes…
Pour ma part j’arrivai (avec mon grand-père et mon père) juste pour le match…tellement on avait tourné pour pouvoir se garer.
Une fois les contrôles passés, je me faufilai entre les rangés de spectateurs et sous l’œil bienveillant de mon grand-père, je traversai la piste d’athlétisme pour rejoindre la cohorte de supporters Boucalais qui faisaient le tour du terrain.
Habillé, comme lors du 16ème de Finale de la 1ère à Mérignac, j’étais « Noir et Blanc » de la tête au pied avec mon drapeau, un maillot, short sur le pantalon, cloches autour de la trailles, écharpe, chaussettes du club, bonnet avec pompons… Bref la panoplie du « parfait » supporter…
Et chose encore plus importante à mes yeux… Nous étions une bonne « palanqué » à être déguisé de la sorte…
Une fois le tour du terrain accompli, l’ensemble du groupe attendit (avec beaucoup d’exaltation) que les joueurs se présentent sur le terrain…
Comme souvent, c’était un moment où la pression du match était palpable et il n’était pas rare de voir nos gars pénétrer, tel des « V2 », sur la pelouse pour en découdre.
Aussi, connaissant le joueur, je ne fus pas étonné de voir le Capitaine Jimenez, rentrer avec beaucoup de fougue (pour ne pas dire plus) sur la pelouse… Tel un ouragan, il émanait de lui une forte motivation communicative et sans limite… Les gars étaient près pour le « Combat »… et nous nous étions près à les soutenir…
Le match se déroula sous une petite pluie fine…. Un journaliste écrivit « sous un plafond bas de novembre »… et en effet, on aurait pu se croire à la toussaint et non au printemps…
Aussi, la plupart des supporters qui n’avaient pas trouvé place dans la tribune étaient protégé par un parapluie… Ce qui renforçait l’impression de n’avoir QUE des supporters du BS autour du terrain avec tous ces parapluies noirs…
Pour cette 1ère Mi-temps, les Noirs du BS jouèrent sur le côté gauche du terrain (quand on regarde depuis la tribune) et ainsi, avec la petite troupe Boucalaise on se positionna derrière l’en-but Montois… En espérant nous lever plusieurs fois pour fêter les points des nôtres !!!
Le match débuta par un coup de théâtre :
Suite à la réception du coup d’envoi, l’ouvreur Montois tape un drop des 45 mètres… Qui est accordé alors qu’il passe sous la barre transversale !!!...
Bronca dans le stade, les supporters du BS crient au scandale !!!!
Pour ma part, comme j’étais placé à l’autre bout du stade je ne compris pas de suite l’erreur du « référé »…. Mais vu la réaction des Montois (pas de joie significative) et des Noirs… Je me doutai qu’il se passait quelque chose d’anormal !!!!!
Qu’à cela ne tienne, sur le coup d’envoi suivant, l’arbitre accorde une pénalité au BS afin de réparer son erreur : 3 à 3 au bout d’une poignée de minute…
Le match pouvait alors commencer.
Les Noirs décident d’attaquer le match « tambour battant ».
Suite à un regroupement favorable, dans le camp Montois, le Capitaine/Talonneur Jimenez mène la charge, soutenu par le pilier Millox et le 3ème ligne Rouet, ce qui déstabilise la défense Montoise.
L’action rebondit sur les 3/4, où Ribes apporte le surnombre et le centre Lapébie « decroche un astucieux coup de pied de déplacement que l’arrière Belasco n’arrive pas à contrôler »…. Pour le plus grand plaisir de Sanglar (qui ne se fait pas prier d’aplatir) et de la cohorte colorée « Noire et Blanche » qui fête cet essai comme il se doit !!!!
7 à 3 pour le BS à la 8ème minute.
Malgré des conditions climatiques difficiles, nos joueurs sont déchaînés…
Attaquant tous les ballons (de récupération ou de 1ères mains) les Noirs enchaînent des séquences de jeu qui mettent les Montois au « supplice ».
De plus la botte précise de Teillagorry les oblige à reculer chaque fois qu’il trouve les « angles libre du terrain » pour une occupation parfaite qui fait souffler toute l’équipe…
Les Montois sont malmenés sur leur base, ballotés dans le jeu et leurs supporters ne reconnaissent pas l’équipe conquérante des derniers matchs…
A la 15ème Teillagory transforme une pénalité pour Hors-jeu suite à un ballon de récupération en font de touche où l’enchainement des avants est stoppé illicitement à 15 mètres des poteaux Montois : 10 à 3 pour le BS.
Une fois la « furia » Boucalaise passée, le pack Montois se reprend et fait mieux que se défendre. La partie s’équilibre et à son tour le BS est « chahuté ».
On assiste à un bras de fer ou le « 8 Montois » commence à « poser sa mains sur le match ».
Pour les observateurs du Boucau c’est même l’une des plus fortes oppositions que notre « Nationale B » ait eu à rencontrer durant les phases finales.
D’ailleurs le compte rendu chiffré des phases de conquête prouve combien il fut difficile pour le pack Boucalais de rivaliser avec une équipe aussi puissante et combative.
En effet, sur 47 touches, 26 furent gagnées par Mont de Marsan ; sur 31 regroupements, 20 furent favorables au Landais ; sur 28 mêlées, 16 furent gagnées par les Montois…
Ainsi, cet ultime match fut tout… Sauf une partie de plaisir…
Mais la Nationale B du BS avait un « arme secrète », la solidarité et le plaisir de jouer ensemble… Il y avait même des liens familiaux entre certains joueurs (frère, beau-frère) et tout cela galvanisa encore plus le groupe pour qui perdre en Finale n’était pas envisageable…
Et pour qui connaissait Larrayos, Garcia, Réal, Saldubèhère et surtout Jimenez…La notion de Combat et de don de soit (additionné à une fierté de porter le maillot) étaient des valeurs non galvaudées et même exacerbées…
Aussi, même si le pack pliait… il ne rompait pas, faisant l’effort nécessaire sur des phases de conquête importantes (comme lors de cette mêlée à 5 mètre, concédée par le BS, ou dans un effort collectif, le pack Noir pris l’une des 2 introductions adverse du match (nous y reviendrons)).
Assommé, par l’essai Boucalais, le Stade Montois attaque à son tour et il s’en faut de peu qu’il ne trouve la faille à la 20ème minute, quand l’ailier Gauby est repris par une défense Boucalaise aussi vigilante qu’intraitable…
Aussi, après 20 minutes de plaquages, d’occupation du terrain, d’engagement, les Landais recollent au score suite à une faute en touche du BS : 10 à 6, à la 36ème.
La mi-temps salvatrice permet à chacun de se désaltérer et de reprendre ses esprits pour le 2ème acte.
De mon côté, avec la cohorte de supporters du BS, je traverse le terrain afin de prendre possession de l’autre en-but dans l’espoir que de fêter à nouveau les points de nos joueurs.
Mont de Marsan profite de cet arrêt pour remplacer un 3ème ligne afin de dynamiser son jeu mais surtout de faire rentrer Lataste, excellent défenseur, avec comme consigne : de ne pas laisser la moindre initiative à Teillagorry, qui s’était, jusque là,« baladé » dans son jeu au pied et l’occupation du terrain.
Casamayou, l’entraîneur des avants du BS en fait de même 8 minutes plus tard, ce qui permet à Jean-Baptiste Saldubéhère de participer, lui aussi, à la fête.
Pour ceux qui ne l’on pas connu en tant que joueur, c’était un 3ème ligne au gabarit (certes) modeste mais surtout c’était un véritable « lion » sur un terrain où son incessante activité, autour des regroupements mais aussi en soutient des 3/4, en faisait un défenseur intraitable.
Le 2ème acte voit « le pack Landais aller de l’avant et marquer de son empreinte » la rencontre pour revenir à 10 à 9 à l’heure de jeu.
Les supporters du BS tremblent.
Dans chaque camp l’ambiance est tendue car le match peut basculer d’un côté comme de l’autre.
Mont de Marsan laisse échapper une 1ère balle de match quand l’ailier Gouzy est poussé in extremis sur le poteau de coin au moment d’aplatir.
Sur le terrain, Truchot (alias « le Vicomte »), l’une des tours de contrôles de la touche Montoise cède sa place à Laffargue au moment où ils redevenaient créatifs et percutant, notamment grâce à un alignement prolifique.
Si cette sortie désorganise le pack Montois, elle n’a aucune incidence sur le terrain ou l’équipe Montoise dominait très nettement.
Puis, à la 55ème, arrive LE tournant du match : un coup de pied de recentrage de l’insaisissable Gouzy rebondit sur un des poteaux de but, lobe 3 Montois (qui espéraient s’en emparer) pour atterrir dans les bras de Bernard Lapébie, qui est projeté, manu militari, dans l'en-but Boucalais.
Mêlée à 5 pour les Landais.
Le reste c’est Bernard Lapébie qui le raconte :
« Mon capitaine, le talonneur Jimmy Jimenez eut cette parole. « Petit, tu as attrapé le ballon, moi je vais leur chipé au talon ». L’entrée en mêlée fut rugueuse, la poussée collective des noirs efficacent, le talon de Jimmy ne faillit point, Philippe Dacharry pouvait transmettre la « bechigue » à Teillagorry pour un dégagement salutaire ».
Les Montois avaient laissez passé leur chance et 13 minutes plus tard, Christian Dacharry, d’un rush « vengeur » pointe en-but l’ultime essai de la partie : 14 à 9 à quelques minutes de la fin.
Personnellement, je me rappelle le visage broussailleux (à l’époque il avait une barbe du plus bel effet) et plein de détermination de cet ailier rapide et technique, qui, mit sur orbite par ses centres, déborde la défense Montoise… Pour aplatir à mes pieds.
Je ne saurai expliquer la joie (presque la jouissance) que je ressentis à ce moment précis où nous comprîmes que le match était joué et cet essai décisif.
Christian Dacharry, fut ensevelit par une nué de petits supporters colorés et bruyants. Chacun essayant de remercie et de toucher ce « héros »…
Pourtant, sur le « pré », les Montois, n’abdiquèrent pas car un essai transformé pouvait leur donner la victoire.
Mais comme lors des matchs précédent, la « bête » Boucalaise, sentant l’odeur de la victoire, ne lâcha pas son emprise et mieux, accentua son pressing défensif pour étouffer toutes les velléités Montoise dont le demi de mêlée Baudry (très percutant) se voulait être le chef de meute…
Hélas pour eux… et tant mieux pour nous, le scénario, tant répété depuis le début des phases finales se répéta une nouvelle fois : avec solidarité, abnégation, sacrifice et beaucoup de cœur, la défense Boucalaise tiendra bon jusqu’au bout pour offrir au club le 3ème Bouclier de Brennus de son Histoire.
Car comme l'a écrit Lionel Lestang (du Midi Olympique) : " Par sa vaillance et son opportunisme, le Boucau-Stade a parfaitement mérité son titre. C'est visiblement l'"équipe l'ayant le plus désiré qui l'a emporté !"... et de citer pour ce match final (mais au combien important) :
Chez les avants : Jimenez, Françis Réal, Larrayos & Rouet.
Ches les 3/4 : Teillagorry, Sanglar, Philippe Lapébie et les frères Dacharry (Christian & Philippe).
Pour ma part, la fin du match ne fut que frustration….
D’abord, étant en 2ème mi-temps du côté où mon père se trouvait, il m’intima l’ordre de le rejoindre afin de se préparer à partir….
Mes suppliques n’y firent rien, on rejoindrait la voiture sitôt le coup de sifflet final de l’arbitre…
Aussi, je ne pu pleinement fêter comme il se doit, ce titre de Champion de France…
Le chemin jusqu’au la voiture, fut pour moi très pénible. Dans ma tête se bousculait des images de liesses que je ne pouvais qu’imaginer… et non partager.
Les larmes qui coulaient sur mes joues n’étaient pas celles de joie. Elles ne fêtaient pas un titre…Mais une frustration : celle d’avoir été invité au repas et de partir au moment du désert !!!!!
Je m’en voulais d’avoir tourné la tête vers mon père à la 79ème… et d’avoir, ainsi, croisé son regard qui m’ordonnait de le rejoindre….
Je m’en voulais d’être un enfant et de devoir obéir aux adultes…
Moi qui aurai tellement voulu toucher et remercier les Réal, Jimenez, Lapébie, Apaty, Larrayos, Saldubéhère, Millox et tous les autres joueurs, qui en ce dimanche, avaient rempli mon cœur de joie et de fierté, eux qui portèrent si fièrement LE maillot noir….
Ce jour là, je fis promettre à mon grand-père de m’accompagner seul aux prochains matchs de phases finales afin que je puisse « goûter » pleinement au plaisir de fêter une victoire… surtout quand elle permet de rentrer dans l’Histoire et … « L’immortalité » !!!!!
Aussi, c’est par articles et photos interposées que je découvris, les jours suivant, la joie de tout un groupe et la communions avec les supporters … Que j’enviais au plus haut point…du haut de mes 11 ans !!!!!
En effet, en 16ème de Finale du Challenge des Provinces, les Montois avaient été éliminé 13 à 12 par les Boucalais, ce qui ne les empêchait pas d’avoir les faveurs des pronostics….
Il faut dire que l’équipe de Mont de Marsan s’articulait autour d’un pack puissant avec quelques anciens (Boulpiquante/Ribaut) mais aussi des jeunes prometteurs tel Cabannes, Baylet, Gouzy, Lom, Belasco, Daugreuilh ou Argueil (qui 3 ans au paravent avaient été Finalistes du Championnat de France Juniors avec le Stade Montois (et dont certains firent une belle carrière par la suite (en équipe 1ère des jaunes et noirs)).
Bref, cette équipe était aussi « armée » pour ramener le titre…
Une « belle » pour le dernier match de la saison… Rien de tel pour mettre en ébullition le Comité Côte Basque-Landes….
D’ailleurs la presse locale édita quelques articles pour présenter la Nationale B du BS qui avait, avant cette ultime match, marqué 123 essais et inscrits 850 points en matchs officiels…
De cette Finale j’ai quelques souvenirs…
D’abord le flot incessant de voitures entre le Boucau et Tyrosse.
Ensuite, la galère pour trouver une place près du stade, mais aussi, la foule très importante massée autour des mains courantes…
Pour ma part j’arrivai (avec mon grand-père et mon père) juste pour le match…tellement on avait tourné pour pouvoir se garer.
Une fois les contrôles passés, je me faufilai entre les rangés de spectateurs et sous l’œil bienveillant de mon grand-père, je traversai la piste d’athlétisme pour rejoindre la cohorte de supporters Boucalais qui faisaient le tour du terrain.
Habillé, comme lors du 16ème de Finale de la 1ère à Mérignac, j’étais « Noir et Blanc » de la tête au pied avec mon drapeau, un maillot, short sur le pantalon, cloches autour de la trailles, écharpe, chaussettes du club, bonnet avec pompons… Bref la panoplie du « parfait » supporter…
Et chose encore plus importante à mes yeux… Nous étions une bonne « palanqué » à être déguisé de la sorte…
Une fois le tour du terrain accompli, l’ensemble du groupe attendit (avec beaucoup d’exaltation) que les joueurs se présentent sur le terrain…
Comme souvent, c’était un moment où la pression du match était palpable et il n’était pas rare de voir nos gars pénétrer, tel des « V2 », sur la pelouse pour en découdre.
Aussi, connaissant le joueur, je ne fus pas étonné de voir le Capitaine Jimenez, rentrer avec beaucoup de fougue (pour ne pas dire plus) sur la pelouse… Tel un ouragan, il émanait de lui une forte motivation communicative et sans limite… Les gars étaient près pour le « Combat »… et nous nous étions près à les soutenir…
Le match se déroula sous une petite pluie fine…. Un journaliste écrivit « sous un plafond bas de novembre »… et en effet, on aurait pu se croire à la toussaint et non au printemps…
Aussi, la plupart des supporters qui n’avaient pas trouvé place dans la tribune étaient protégé par un parapluie… Ce qui renforçait l’impression de n’avoir QUE des supporters du BS autour du terrain avec tous ces parapluies noirs…
Pour cette 1ère Mi-temps, les Noirs du BS jouèrent sur le côté gauche du terrain (quand on regarde depuis la tribune) et ainsi, avec la petite troupe Boucalaise on se positionna derrière l’en-but Montois… En espérant nous lever plusieurs fois pour fêter les points des nôtres !!!
Le match débuta par un coup de théâtre :
Suite à la réception du coup d’envoi, l’ouvreur Montois tape un drop des 45 mètres… Qui est accordé alors qu’il passe sous la barre transversale !!!...
Bronca dans le stade, les supporters du BS crient au scandale !!!!
Pour ma part, comme j’étais placé à l’autre bout du stade je ne compris pas de suite l’erreur du « référé »…. Mais vu la réaction des Montois (pas de joie significative) et des Noirs… Je me doutai qu’il se passait quelque chose d’anormal !!!!!
Qu’à cela ne tienne, sur le coup d’envoi suivant, l’arbitre accorde une pénalité au BS afin de réparer son erreur : 3 à 3 au bout d’une poignée de minute…
Le match pouvait alors commencer.
Les Noirs décident d’attaquer le match « tambour battant ».
Suite à un regroupement favorable, dans le camp Montois, le Capitaine/Talonneur Jimenez mène la charge, soutenu par le pilier Millox et le 3ème ligne Rouet, ce qui déstabilise la défense Montoise.
L’action rebondit sur les 3/4, où Ribes apporte le surnombre et le centre Lapébie « decroche un astucieux coup de pied de déplacement que l’arrière Belasco n’arrive pas à contrôler »…. Pour le plus grand plaisir de Sanglar (qui ne se fait pas prier d’aplatir) et de la cohorte colorée « Noire et Blanche » qui fête cet essai comme il se doit !!!!
7 à 3 pour le BS à la 8ème minute.
Malgré des conditions climatiques difficiles, nos joueurs sont déchaînés…
Attaquant tous les ballons (de récupération ou de 1ères mains) les Noirs enchaînent des séquences de jeu qui mettent les Montois au « supplice ».
De plus la botte précise de Teillagorry les oblige à reculer chaque fois qu’il trouve les « angles libre du terrain » pour une occupation parfaite qui fait souffler toute l’équipe…
Les Montois sont malmenés sur leur base, ballotés dans le jeu et leurs supporters ne reconnaissent pas l’équipe conquérante des derniers matchs…
A la 15ème Teillagory transforme une pénalité pour Hors-jeu suite à un ballon de récupération en font de touche où l’enchainement des avants est stoppé illicitement à 15 mètres des poteaux Montois : 10 à 3 pour le BS.
Une fois la « furia » Boucalaise passée, le pack Montois se reprend et fait mieux que se défendre. La partie s’équilibre et à son tour le BS est « chahuté ».
On assiste à un bras de fer ou le « 8 Montois » commence à « poser sa mains sur le match ».
Pour les observateurs du Boucau c’est même l’une des plus fortes oppositions que notre « Nationale B » ait eu à rencontrer durant les phases finales.
D’ailleurs le compte rendu chiffré des phases de conquête prouve combien il fut difficile pour le pack Boucalais de rivaliser avec une équipe aussi puissante et combative.
En effet, sur 47 touches, 26 furent gagnées par Mont de Marsan ; sur 31 regroupements, 20 furent favorables au Landais ; sur 28 mêlées, 16 furent gagnées par les Montois…
Ainsi, cet ultime match fut tout… Sauf une partie de plaisir…
Mais la Nationale B du BS avait un « arme secrète », la solidarité et le plaisir de jouer ensemble… Il y avait même des liens familiaux entre certains joueurs (frère, beau-frère) et tout cela galvanisa encore plus le groupe pour qui perdre en Finale n’était pas envisageable…
Et pour qui connaissait Larrayos, Garcia, Réal, Saldubèhère et surtout Jimenez…La notion de Combat et de don de soit (additionné à une fierté de porter le maillot) étaient des valeurs non galvaudées et même exacerbées…
Aussi, même si le pack pliait… il ne rompait pas, faisant l’effort nécessaire sur des phases de conquête importantes (comme lors de cette mêlée à 5 mètre, concédée par le BS, ou dans un effort collectif, le pack Noir pris l’une des 2 introductions adverse du match (nous y reviendrons)).
Assommé, par l’essai Boucalais, le Stade Montois attaque à son tour et il s’en faut de peu qu’il ne trouve la faille à la 20ème minute, quand l’ailier Gauby est repris par une défense Boucalaise aussi vigilante qu’intraitable…
Aussi, après 20 minutes de plaquages, d’occupation du terrain, d’engagement, les Landais recollent au score suite à une faute en touche du BS : 10 à 6, à la 36ème.
La mi-temps salvatrice permet à chacun de se désaltérer et de reprendre ses esprits pour le 2ème acte.
De mon côté, avec la cohorte de supporters du BS, je traverse le terrain afin de prendre possession de l’autre en-but dans l’espoir que de fêter à nouveau les points de nos joueurs.
Photo du haut : Françis Réal libère un ballon sous la protection de Saldubéhère (à gauche) et Larrayos (à droite).
Photo du bas : Françis Réal en action avec le ballon avec de gauche à droite : Philippe Dacharry, Ribes, Lapébie (de dos avec les chaussettes baissées), & Rouet. Au fond en arrière plan : Jimenez (avec un bandeau) et au sol Teillagory
Mont de Marsan profite de cet arrêt pour remplacer un 3ème ligne afin de dynamiser son jeu mais surtout de faire rentrer Lataste, excellent défenseur, avec comme consigne : de ne pas laisser la moindre initiative à Teillagorry, qui s’était, jusque là,« baladé » dans son jeu au pied et l’occupation du terrain.
Casamayou, l’entraîneur des avants du BS en fait de même 8 minutes plus tard, ce qui permet à Jean-Baptiste Saldubéhère de participer, lui aussi, à la fête.
Pour ceux qui ne l’on pas connu en tant que joueur, c’était un 3ème ligne au gabarit (certes) modeste mais surtout c’était un véritable « lion » sur un terrain où son incessante activité, autour des regroupements mais aussi en soutient des 3/4, en faisait un défenseur intraitable.
Le 2ème acte voit « le pack Landais aller de l’avant et marquer de son empreinte » la rencontre pour revenir à 10 à 9 à l’heure de jeu.
Les supporters du BS tremblent.
Dans chaque camp l’ambiance est tendue car le match peut basculer d’un côté comme de l’autre.
Mont de Marsan laisse échapper une 1ère balle de match quand l’ailier Gouzy est poussé in extremis sur le poteau de coin au moment d’aplatir.
Sur le terrain, Truchot (alias « le Vicomte »), l’une des tours de contrôles de la touche Montoise cède sa place à Laffargue au moment où ils redevenaient créatifs et percutant, notamment grâce à un alignement prolifique.
Si cette sortie désorganise le pack Montois, elle n’a aucune incidence sur le terrain ou l’équipe Montoise dominait très nettement.
Puis, à la 55ème, arrive LE tournant du match : un coup de pied de recentrage de l’insaisissable Gouzy rebondit sur un des poteaux de but, lobe 3 Montois (qui espéraient s’en emparer) pour atterrir dans les bras de Bernard Lapébie, qui est projeté, manu militari, dans l'en-but Boucalais.
Mêlée à 5 pour les Landais.
Le reste c’est Bernard Lapébie qui le raconte :
« Mon capitaine, le talonneur Jimmy Jimenez eut cette parole. « Petit, tu as attrapé le ballon, moi je vais leur chipé au talon ». L’entrée en mêlée fut rugueuse, la poussée collective des noirs efficacent, le talon de Jimmy ne faillit point, Philippe Dacharry pouvait transmettre la « bechigue » à Teillagorry pour un dégagement salutaire ».
Les Montois avaient laissez passé leur chance et 13 minutes plus tard, Christian Dacharry, d’un rush « vengeur » pointe en-but l’ultime essai de la partie : 14 à 9 à quelques minutes de la fin.
Personnellement, je me rappelle le visage broussailleux (à l’époque il avait une barbe du plus bel effet) et plein de détermination de cet ailier rapide et technique, qui, mit sur orbite par ses centres, déborde la défense Montoise… Pour aplatir à mes pieds.
Je ne saurai expliquer la joie (presque la jouissance) que je ressentis à ce moment précis où nous comprîmes que le match était joué et cet essai décisif.
Christian Dacharry, fut ensevelit par une nué de petits supporters colorés et bruyants. Chacun essayant de remercie et de toucher ce « héros »…
Pourtant, sur le « pré », les Montois, n’abdiquèrent pas car un essai transformé pouvait leur donner la victoire.
Mais comme lors des matchs précédent, la « bête » Boucalaise, sentant l’odeur de la victoire, ne lâcha pas son emprise et mieux, accentua son pressing défensif pour étouffer toutes les velléités Montoise dont le demi de mêlée Baudry (très percutant) se voulait être le chef de meute…
Hélas pour eux… et tant mieux pour nous, le scénario, tant répété depuis le début des phases finales se répéta une nouvelle fois : avec solidarité, abnégation, sacrifice et beaucoup de cœur, la défense Boucalaise tiendra bon jusqu’au bout pour offrir au club le 3ème Bouclier de Brennus de son Histoire.
Car comme l'a écrit Lionel Lestang (du Midi Olympique) : " Par sa vaillance et son opportunisme, le Boucau-Stade a parfaitement mérité son titre. C'est visiblement l'"équipe l'ayant le plus désiré qui l'a emporté !"... et de citer pour ce match final (mais au combien important) :
Chez les avants : Jimenez, Françis Réal, Larrayos & Rouet.
Ches les 3/4 : Teillagorry, Sanglar, Philippe Lapébie et les frères Dacharry (Christian & Philippe).
Pour ma part, la fin du match ne fut que frustration….
D’abord, étant en 2ème mi-temps du côté où mon père se trouvait, il m’intima l’ordre de le rejoindre afin de se préparer à partir….
Mes suppliques n’y firent rien, on rejoindrait la voiture sitôt le coup de sifflet final de l’arbitre…
Aussi, je ne pu pleinement fêter comme il se doit, ce titre de Champion de France…
Le chemin jusqu’au la voiture, fut pour moi très pénible. Dans ma tête se bousculait des images de liesses que je ne pouvais qu’imaginer… et non partager.
Les larmes qui coulaient sur mes joues n’étaient pas celles de joie. Elles ne fêtaient pas un titre…Mais une frustration : celle d’avoir été invité au repas et de partir au moment du désert !!!!!
Je m’en voulais d’avoir tourné la tête vers mon père à la 79ème… et d’avoir, ainsi, croisé son regard qui m’ordonnait de le rejoindre….
Je m’en voulais d’être un enfant et de devoir obéir aux adultes…
Moi qui aurai tellement voulu toucher et remercier les Réal, Jimenez, Lapébie, Apaty, Larrayos, Saldubéhère, Millox et tous les autres joueurs, qui en ce dimanche, avaient rempli mon cœur de joie et de fierté, eux qui portèrent si fièrement LE maillot noir….
Ce jour là, je fis promettre à mon grand-père de m’accompagner seul aux prochains matchs de phases finales afin que je puisse « goûter » pleinement au plaisir de fêter une victoire… surtout quand elle permet de rentrer dans l’Histoire et … « L’immortalité » !!!!!
Aussi, c’est par articles et photos interposées que je découvris, les jours suivant, la joie de tout un groupe et la communions avec les supporters … Que j’enviais au plus haut point…du haut de mes 11 ans !!!!!
Dernière édition par supermerlu le Jeu 22 Avr - 17:27, édité 3 fois
Re: 1982... La Nationale B, Champion de France
Equipe de la nationale B lors de la Finale gagné contre Mont de Marsan (à Tyrosse) :
Lesca
Sanglar (puis Duhau), Apaty, Lapébie, Ch.Dacharry,
m) Ph. Dacharry o) Teillagorry
Ribes (puis Saldubéhère), J.Rouet, Larrayos,
Réal, Garcia
Hauciart, Jimenez (cap) Millox
(Remplaçants non rentrés : Lissart, Dubroca, Errecart & Lassus)
Lesca
Sanglar (puis Duhau), Apaty, Lapébie, Ch.Dacharry,
m) Ph. Dacharry o) Teillagorry
Ribes (puis Saldubéhère), J.Rouet, Larrayos,
Réal, Garcia
Hauciart, Jimenez (cap) Millox
(Remplaçants non rentrés : Lissart, Dubroca, Errecart & Lassus)
Mais il serait dommageable d’oublier les Sancho, Pascal, Gardera et Henry Damestoy qui participèrent, eux aussi, à cette extraordinaire aventure et qui ont contribué au parcourt d’une formation qui connu, en ce dimanche 23 mai 1982, son heure de gloire…..
PS : il est à noter que 25 ans plus tard, en 2007, une autre équipe « B » du BTS fut Championne de France.
L’entraîneur des avants, était Patrick Errecart (remplaçant pour la Finale de 1982).
L’entraîneur des lignes arrières, était : Christophe Dacharry… Le fils de Christian… Qui avait inscrit l’essai libérateur (et décisif) dans les dernières minutes de la Finale de 1982…..
Il est des clins d’œil comme cela bien sympathique…..
PS 2 : Merci à Françis Réal, Bernard Lapébie et Gérard Bourgois pour leur précieuse aide
PS 3 : je mets à la suite, le superbe écrit de Bernard Lapébie sur cette épopée, que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. Nul doute qu'il en sera de même pour vous.
EPOPEE NATIONALE B 1982... Du cauchemar au rêve...
EPOPEE NATIONALE B 1982
Du cauchemar au rêve.
A 19 ans, comme tout passionné d’un sport, je rêvais de moments glorieux en tunique noir, ce maillot porté avec fierté depuis bien des années par les forgerons du Boucau-stade.
Déjà, un premier aperçu du bonheur sportif nous avait frôlés en 1978, cette année là, avec mes copains de l’année 1962, nous atteignons la finale du championnat Côte Basque Landes, seule compétition disputée par les « 1er année Cadets d’équipe de Nationale 1 », division dans laquelle notre équipe première étendait ses lettres de noblesse.
22 décembre 1981 : ce jour-là je fêtais mes 19 ans, mais surtout avec tous mes amis des équipes juniors du Boucau Stade nous organisions une soirée dansante dont les bénéfices nous permettraient de financer un voyage de fin d’année sportive. La fête fut belle, le monde au rendez-vous et comme souvent nous décidions de terminer cette superbe soirée dans une boîte de nuit à Bidart. Tout le monde était de la partie, sauf trois d’entre nous, peut-être trop émoussés pour nous rejoindre.
Le lendemain matin, quelle ne fut pas notre désarrois quand nos entraîneurs respectifs firent le tour de chaque habitation des joueurs pour nous annoncer une terrible nouvelle. L’un des nôtres nous avait quittés brutalement dans la nuit dans un accident de voiture sur le pont de la Négresse à Biarritz. Il s’appelait Philippe Pétriat, pour nous c’était ‘’Peps’’ un jeune homme plein de joie de vivre et un excellent demi d’ouverture et trois quart centre. Les jours qui suivirent furent douloureux, notre première rencontre « junior » de 1982 (match amical) fut annulée.
Ce premier dimanche de 1982, la Nationale B disputait un match amical face à son homologue de Saint-Vincent de Tyrosse.
La première phase de championnat s’était clôturée par un solde très positif, cette équipe se trouvant dans les qualifiés pour les phases éliminatoires. Un match très particulier faisait reparler de lui, le déplacement de Lourdes qui n’était pas arrivé à son terme l’arbitre préférant écouter les débats, surtout les multiples bagarres. Lourdes était le champion de France 1981, et sa réclamation de refaire ce match se devait d’aboutir, leur qualification passant par la récupération des trois points perdus ce jour-là.
Ce premier dimanche de 1982, l’entraîneur de Nationale B m’avait convié à cette rencontre amicale, tout comme Didier Lissart, ½ de mêlée des juniors, pour nous « essayer » à l’échelon supérieur. Heureux et fier mais fort penaud, j’allai jouer avec mes idoles du maillot noir tels Henri Damestoy, Jimmy Jimenez, et bon nombre de champion de France Cadets de 1972 tels Philippe Dacharry, Jean-Luc Apaty, ou Patrick Millox. Je fus associé au centre de l’attaque à Henri Damestoy, et ce jour-là, toutes mes initiatives furent récompensées. Au retour aux vestiaires, je fus comblé quand Henri Damestoy dit à Michel Dagy, l’entraîneur des trois-quarts, « le petit reste avec nous ».
Mon épopée 1982 commençait, pour l’heure je disputais toutes les rencontres du championnat junior et devenait remplaçant en Nationale B. Les premières phases éliminatoires du challenge des provinces se déroulaient, en ¼ de finale les Boucalais rencontraient les Brivistes amenés par l’ancien international Rossignol. Sous une pluie battante, dans les dernières minutes, un drop d’Apaty donnait la victoire aux forgerons.
Bien au chaud sur le banc des remplaçants, j’incorporai matchs après match cette équipe de copains. Au même moment, à Piquessarry, l’équipe réserve livrait une partie face à Lourdes pour le match de championnat de Nationale B qui finalement avait été rejoué, le choix de la rencontre au Boucau faisant, notamment pour les finances, mieux passer la pilule.
Malgré la défaite, l’équipe réserve, en disputant cette rencontre permettait, la qualification de la NB en phase finale, terminant dernier qualifié, nous étions, dès le premier tour obligés, de vendre chèrement notre peau face à l’équipe n° 1 à savoir Brive.
Ainsi, quinze jours après notre rencontre en challenge des provinces nous rencontrions en 16éme de finale les brivistes en terrain neutre à Bazas. A l’annonce de l’équipe, mes yeux pétillaient et mes jambes flageolaient ; j’étais titulaire au centre de l’attaque avec Apaty, Damestoy étant ½ d’ouverture. La première mi-temps fut pour nous catastrophique ; nous étions menés 12 à 0 ce qui permit à Rossignol de s’écrier : « en 2éme mi-temps, on fait le spectacle ! ».
40 minutes plus tard, le destin, mais surtout notre hargne, en avait décidé autrement. Nous nous qualifions pour les 1/8 ème sur un score étriqué de 18 à 15. Le retour fut festif, fort tard nous allions fêter ce succès chez « Pétiole » le restaurant fétiche de beaucoup d’équipes locales.
Le week-end suivant, l’euphorie ambiante fut mise à mal. A Hossegor, en ½ finale du challenge des Provinces, la Nationale B s’inclinait face à l’Aviron Bayonnais.
Qu’importe, huit jours plus tard, face à Bagnères les noirs furent au rendez-vous, la victoire nous qualifiant pour les ¼ de finale face à l’Aviron Bayonnais.
J’avais retrouvé ma place de remplaçant, Pierre Teillagorry, ½ d’ouverture patenté de l’équipe première rejoignait la NB une vilaine blessure l’avait écarté des terrains plusieurs semaines durant l’hiver, au printemps, il reverdissait. De ce fait, henri Damestoy retrouvait son poste de ¾ centre aux cotés de JL Apaty.
En ¼ de finale, à Anglet la fête fut belle. Une journée ensoleillée, un public nombreux et au bout du suspens, les forgerons s’imposèrent 6 à 4, les points des bleus de l’Aviron étant marqués par un joueur formé au Boucau, Gonzalès.
Hélas, l’ancien de l’équipe ne termina pas cette rencontre ; Henri Damestoy fut terrassé par une rupture du tendon d’Achille, cruel !..
Pas le temps de souffler, les ½ finales approchaient. Elles se déroulèrent à Espéranza, petit village près de Quillan, un ancien bastion du 15 dans les années 60-70, face à Romans.
Le déplacement fut long mais pour moi très agréable. A l’autoroute, nous préférâmes la route sinueuse de la chaîne des Pyrénées, le plaisir des yeux étant partagé par beaucoup, notamment notre président monsieur Lucien Lassalle qui participait à ce déplacement.
Le soleil illuminait le petit stade, peu de monde était présent pour assister à notre plus probante victoire. Titulaire au centre de l’attaque, (Teillagorry ayant glissé à l’ouverture) au bout des 80 minutes, un rêve sportif se concrétisait, nous étions en finale du championnat de France. La réception d’après match fut belle car avec nos adversaires du jour nous passions un moment de convivialité sportive intense qui malheureusement devient de plus en plus rare de nos jours.
Dès le lundi soir, l’entraînement reprenait. Jamais d’absent, tous à l’heure, nous bénéficions de l’appui de nombreux séniors de la 1ére ou de la réserve qui jouaient le jeu de l’opposition afin de nous maintenir au mieux de nos capacités. Mercredi, vendredi puis la rencontre dominicale, notre finale face à notre préfecture landaise Mont de Marsan à Saint-Vincent de Tyrosse ; comme un heureux présage, Tyrosse revenait. J’avais commencé mon aventure face au club de cette ville, je terminais ce périple dans l’antre tyrossaise.
A notre arrivée, le public étant déjà nombreux. Drapeaux noir et blanc ou jaune et noir, plus qu’une rencontre ce fut une fête d’un comité, celui du Côte Basque-Landes. Boucalais par la tunique mais avant tout Tarnosien, ce derby ne pouvait qu’être beau. La partie fut âpre, rugueuse, haletante.
Une course rageuse de Christian Dacharry amena l’essai de la délivrance.
Personnellement, une action restera à jamais gravée dans ma mémoire. A quelques minutes de la fin, le coup de pied de recentrage de l’ailier montois vient s’écrasait sur l’un de nos poteaux de but. A la course au milieu de deux adversaires, le ballon se dirigea droit sur moi, je pus m’en saisir et fut projeté dans notre en-but. Mêlée à 5, introduction montoise.
Mon capitaine, le talonneur Jimmy Jimenez eut cette parole. « Petit, tu as attrapé le ballon, moi je vais leur chipé au talon ». L’entrée en mêlée fut rugueuse, la poussée collective des noirs efficacent, le talon de Jimmy ne faillit point, Philippe Dacharry pouvait transmettre la « bechigue » à Teillagorry pour un dégagement salutaire. Quelques minutes plus tard, l’arbitre sifflait la fin du match, nous étions Champion de France !
Les jours et semaines furent inoubliables, nous venions de vivre une aventure d’hommes indélébile !
Longtemps je gardai au fond de moi une certaine fierté d’être le plus jeune champion de France à 19 ans ½.
Il fallut attendre 2007 avec la Fédérale 2 pour qu’enfin après l’équipe première puis les juniors qui perdirent en finale, une équipe boucalaise gagne un titre national. D’une autre manière je participai à cet exploit. En tant qu’adjoint au Maire de Tarnos, lors d’une réception municipale fêtant ce succès, je pus connaître le plus jeune actuel champion de France du Boucau Tarnos Stade !....
Bernard Lapébie.
Du cauchemar au rêve.
A 19 ans, comme tout passionné d’un sport, je rêvais de moments glorieux en tunique noir, ce maillot porté avec fierté depuis bien des années par les forgerons du Boucau-stade.
Déjà, un premier aperçu du bonheur sportif nous avait frôlés en 1978, cette année là, avec mes copains de l’année 1962, nous atteignons la finale du championnat Côte Basque Landes, seule compétition disputée par les « 1er année Cadets d’équipe de Nationale 1 », division dans laquelle notre équipe première étendait ses lettres de noblesse.
22 décembre 1981 : ce jour-là je fêtais mes 19 ans, mais surtout avec tous mes amis des équipes juniors du Boucau Stade nous organisions une soirée dansante dont les bénéfices nous permettraient de financer un voyage de fin d’année sportive. La fête fut belle, le monde au rendez-vous et comme souvent nous décidions de terminer cette superbe soirée dans une boîte de nuit à Bidart. Tout le monde était de la partie, sauf trois d’entre nous, peut-être trop émoussés pour nous rejoindre.
Le lendemain matin, quelle ne fut pas notre désarrois quand nos entraîneurs respectifs firent le tour de chaque habitation des joueurs pour nous annoncer une terrible nouvelle. L’un des nôtres nous avait quittés brutalement dans la nuit dans un accident de voiture sur le pont de la Négresse à Biarritz. Il s’appelait Philippe Pétriat, pour nous c’était ‘’Peps’’ un jeune homme plein de joie de vivre et un excellent demi d’ouverture et trois quart centre. Les jours qui suivirent furent douloureux, notre première rencontre « junior » de 1982 (match amical) fut annulée.
Ce premier dimanche de 1982, la Nationale B disputait un match amical face à son homologue de Saint-Vincent de Tyrosse.
La première phase de championnat s’était clôturée par un solde très positif, cette équipe se trouvant dans les qualifiés pour les phases éliminatoires. Un match très particulier faisait reparler de lui, le déplacement de Lourdes qui n’était pas arrivé à son terme l’arbitre préférant écouter les débats, surtout les multiples bagarres. Lourdes était le champion de France 1981, et sa réclamation de refaire ce match se devait d’aboutir, leur qualification passant par la récupération des trois points perdus ce jour-là.
Ce premier dimanche de 1982, l’entraîneur de Nationale B m’avait convié à cette rencontre amicale, tout comme Didier Lissart, ½ de mêlée des juniors, pour nous « essayer » à l’échelon supérieur. Heureux et fier mais fort penaud, j’allai jouer avec mes idoles du maillot noir tels Henri Damestoy, Jimmy Jimenez, et bon nombre de champion de France Cadets de 1972 tels Philippe Dacharry, Jean-Luc Apaty, ou Patrick Millox. Je fus associé au centre de l’attaque à Henri Damestoy, et ce jour-là, toutes mes initiatives furent récompensées. Au retour aux vestiaires, je fus comblé quand Henri Damestoy dit à Michel Dagy, l’entraîneur des trois-quarts, « le petit reste avec nous ».
Mon épopée 1982 commençait, pour l’heure je disputais toutes les rencontres du championnat junior et devenait remplaçant en Nationale B. Les premières phases éliminatoires du challenge des provinces se déroulaient, en ¼ de finale les Boucalais rencontraient les Brivistes amenés par l’ancien international Rossignol. Sous une pluie battante, dans les dernières minutes, un drop d’Apaty donnait la victoire aux forgerons.
Bien au chaud sur le banc des remplaçants, j’incorporai matchs après match cette équipe de copains. Au même moment, à Piquessarry, l’équipe réserve livrait une partie face à Lourdes pour le match de championnat de Nationale B qui finalement avait été rejoué, le choix de la rencontre au Boucau faisant, notamment pour les finances, mieux passer la pilule.
Malgré la défaite, l’équipe réserve, en disputant cette rencontre permettait, la qualification de la NB en phase finale, terminant dernier qualifié, nous étions, dès le premier tour obligés, de vendre chèrement notre peau face à l’équipe n° 1 à savoir Brive.
Ainsi, quinze jours après notre rencontre en challenge des provinces nous rencontrions en 16éme de finale les brivistes en terrain neutre à Bazas. A l’annonce de l’équipe, mes yeux pétillaient et mes jambes flageolaient ; j’étais titulaire au centre de l’attaque avec Apaty, Damestoy étant ½ d’ouverture. La première mi-temps fut pour nous catastrophique ; nous étions menés 12 à 0 ce qui permit à Rossignol de s’écrier : « en 2éme mi-temps, on fait le spectacle ! ».
40 minutes plus tard, le destin, mais surtout notre hargne, en avait décidé autrement. Nous nous qualifions pour les 1/8 ème sur un score étriqué de 18 à 15. Le retour fut festif, fort tard nous allions fêter ce succès chez « Pétiole » le restaurant fétiche de beaucoup d’équipes locales.
Le week-end suivant, l’euphorie ambiante fut mise à mal. A Hossegor, en ½ finale du challenge des Provinces, la Nationale B s’inclinait face à l’Aviron Bayonnais.
Qu’importe, huit jours plus tard, face à Bagnères les noirs furent au rendez-vous, la victoire nous qualifiant pour les ¼ de finale face à l’Aviron Bayonnais.
J’avais retrouvé ma place de remplaçant, Pierre Teillagorry, ½ d’ouverture patenté de l’équipe première rejoignait la NB une vilaine blessure l’avait écarté des terrains plusieurs semaines durant l’hiver, au printemps, il reverdissait. De ce fait, henri Damestoy retrouvait son poste de ¾ centre aux cotés de JL Apaty.
En ¼ de finale, à Anglet la fête fut belle. Une journée ensoleillée, un public nombreux et au bout du suspens, les forgerons s’imposèrent 6 à 4, les points des bleus de l’Aviron étant marqués par un joueur formé au Boucau, Gonzalès.
Hélas, l’ancien de l’équipe ne termina pas cette rencontre ; Henri Damestoy fut terrassé par une rupture du tendon d’Achille, cruel !..
Pas le temps de souffler, les ½ finales approchaient. Elles se déroulèrent à Espéranza, petit village près de Quillan, un ancien bastion du 15 dans les années 60-70, face à Romans.
Le déplacement fut long mais pour moi très agréable. A l’autoroute, nous préférâmes la route sinueuse de la chaîne des Pyrénées, le plaisir des yeux étant partagé par beaucoup, notamment notre président monsieur Lucien Lassalle qui participait à ce déplacement.
Le soleil illuminait le petit stade, peu de monde était présent pour assister à notre plus probante victoire. Titulaire au centre de l’attaque, (Teillagorry ayant glissé à l’ouverture) au bout des 80 minutes, un rêve sportif se concrétisait, nous étions en finale du championnat de France. La réception d’après match fut belle car avec nos adversaires du jour nous passions un moment de convivialité sportive intense qui malheureusement devient de plus en plus rare de nos jours.
Dès le lundi soir, l’entraînement reprenait. Jamais d’absent, tous à l’heure, nous bénéficions de l’appui de nombreux séniors de la 1ére ou de la réserve qui jouaient le jeu de l’opposition afin de nous maintenir au mieux de nos capacités. Mercredi, vendredi puis la rencontre dominicale, notre finale face à notre préfecture landaise Mont de Marsan à Saint-Vincent de Tyrosse ; comme un heureux présage, Tyrosse revenait. J’avais commencé mon aventure face au club de cette ville, je terminais ce périple dans l’antre tyrossaise.
A notre arrivée, le public étant déjà nombreux. Drapeaux noir et blanc ou jaune et noir, plus qu’une rencontre ce fut une fête d’un comité, celui du Côte Basque-Landes. Boucalais par la tunique mais avant tout Tarnosien, ce derby ne pouvait qu’être beau. La partie fut âpre, rugueuse, haletante.
Une course rageuse de Christian Dacharry amena l’essai de la délivrance.
Personnellement, une action restera à jamais gravée dans ma mémoire. A quelques minutes de la fin, le coup de pied de recentrage de l’ailier montois vient s’écrasait sur l’un de nos poteaux de but. A la course au milieu de deux adversaires, le ballon se dirigea droit sur moi, je pus m’en saisir et fut projeté dans notre en-but. Mêlée à 5, introduction montoise.
Mon capitaine, le talonneur Jimmy Jimenez eut cette parole. « Petit, tu as attrapé le ballon, moi je vais leur chipé au talon ». L’entrée en mêlée fut rugueuse, la poussée collective des noirs efficacent, le talon de Jimmy ne faillit point, Philippe Dacharry pouvait transmettre la « bechigue » à Teillagorry pour un dégagement salutaire. Quelques minutes plus tard, l’arbitre sifflait la fin du match, nous étions Champion de France !
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Bernard Lapébie.
Lapébie- Invité
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